Peter Lanken, fraîchement diplômé de l’université, n’arrive pas à comprendre le Montréal du début des années 1970. Des bâtiments vieux de cent ans, dont l’architecture remarquable est jumelée à une rare finesse d’exécution, tombent régulièrement sous le pic des démolisseurs, pour faire place à des parcs de stationnement. Devant la Gare Windsor, que l’on planifie de démolir à l’époque, il se dit : « Cet édifice est magnifique. On avait tort quand on m’enseignait que les immeubles splendides se trouvent uniquement à Londres, à Paris ou à Rome. Il existe une architecture marquante au Québec. »
Ce constat aura des conséquences durables : Lanken reconnaît très vite la nécessité de sauver de la destruction les bâtiments emblématiques de Montréal. La Gare Windsor, bien sûr, mais aussi le Monument-National, la maison mère des Sœurs-Grises-de-Montréal et plusieurs autres, tous menacés. Grâce à ses efforts de préservation, il se rend compte que les réalisations de quelques architectes québécois, en particulier Ernest Cormier (1885-1980) et Victor Bourgeau (1809-1888), méritent une étude approfondie. Il y a une trentaine d’années, il entreprend de mesurer avec précision leurs édifices et de les dessiner. Il rend plusieurs de ces dessins à l’encre, afin de révéler pleinement leurs formes et caractéristiques par un jeu d’ombre et de lumière.
Peter Lanken a tenté d’intégrer les leçons tirées de l’architecture locale dans ses propres constructions, tout en retenant les principes des maîtres français et italiens. Il a exprimé cette vision au Centre Canadien d’Architecture, à la Maison Alcan, au Centre Saidye Bronfman, à la Bibliothèque publique Côte Saint-Luc et à Price Waterhouse Montréal.
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